
L’Organisation des Nations unies dénonce des « exécutions extrajudiciaires » d’anciens membres des forces de sécurité afghanes et d’autres personnes associées à l’ancien gouvernement, renversé en août dernier par les talibans.
Ce mardi, l’Organisation des Nations unies (ONU) a dénoncé les « exécutions extrajudiciaires » de plus de 100 anciens membres des forces de sécurité nationales afghanes et d’autres personnes associées à l’ancien gouvernement, dont 72 au moins ont été attribuées aux talibans.
« Entre août et novembre, nous avons reçu des allégations crédibles faisant état de plus de 100 exécutions d’anciens membres des forces de sécurité nationales afghanes et d’autres personnes associées à l’ancien gouvernement, dont 72 au moins ont été attribués aux talibans », a déclaré Nada Al-Nashif, Haut-Commissaire adjointe aux droits de l’homme devant le Conseil des droits de l’homme.
En octobre, Amnesty International rapportait déjà l’exécution par les talibans d’onze anciens membres des Forces de sécurité et de défense nationale afghanes (ANDSF) ainsi que deux civils, parmi lesquels une adolescente de 17 ans, dans le village de Kahor, de la province de Daykundi en Afghanistan.
La secrétaire générale de l’organisation, Agnès Callamard, avait alors dénoncé des exécutions « commises de sang-froid » qui prouvent selon elle « une nouvelle fois que les talibans se livrent aux mêmes violations abjectes qui les ont rendus tristement célèbres lorsqu’ils étaient à la tête de l’Afghanistan ».
Inquiétude pour l’avenir des chrétiens
Depuis la prise du pouvoir par les talibans à la mi-aout, l’étau se referme également sur les chrétiens qui sont persécutés et traqués. En octobre, Mark Morris, partenaire de Heart4Iran, une organisation qui vient en aide aux chrétiens et aux églises en Iran qui étend actuellement son action auprès des chrétiens afghans, rapportait qu’ils vivent dans « le chaos et la peur ».
« Il y a le chaos, la peur. Il y a beaucoup de recherches en porte-à-porte. Nous avons entendu des rapports sur des disciples de Jésus qui ont été martyrisés pour leur foi. […] La plupart des gens ne savent pas ce que l’avenir leur réserve. »
Camille Westphal Perrier (avec AFP)